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Chroniques d'Octobre 2024
Le 2
L’Allaisienne Madame Michu nous informe d’un nouveau drame du travail : «En Corée du Sud un robot fonctionnaire se suicide! »
Peut-être était-il atteint de surmenage, de ce qu’on appelle communément le burn-out, que Jean Lefebvre traduisait auprès de Lino Ventura dans Les Tontons flingueurs par la nervousse
braiquedone.
Quelle raison a donc bien pu pousser ce robot à mettre fin à ses jours, abandonnant peut-être une femme-robot et deux enfants-robots en bas âge ?
Lors du thé chez la bignole, tout l’immeuble s’est demandé si ce geste tragique était dû à un problème existentiel extérieur à l’entreprise, à une peine de cœur, à la découverte d’une longue et pénible maladie incurable (la présence de rouille dans l’une de
ses pièces métalliques, par exemple) dont il n’aurait pu supporter la perspective de souffrances abominables à venir, ou l’arrivée
massive de papiers bleus puis rouges des huissiers harceleurs chargés de recouvrer des créances au profit des fournisseurs d’huile pour les rouages de robot, de marchands d’iodes, d’ampoules ou d’électrodes ?
Ou bien s’est-il agi des conséquences engendrées par l’autorité abusive d’un petit robot chef de bureau, d’un conflit opposant la main d’œuvre robotique à un patronat exploiteur qui repoussait avec mépris les légitimes revendications exprimées par la
Confédération Générale du Robot ou Force Robot Ouvrière, à moins que les conditions de travail n’aient pas été à la hauteur des exigences des robots travailleurs. Peut-être s’agit-il simplement, comme dans nombre d’ateliers et de bureaux, d’une dépression liée aux cadences infernales ?
Il est malheureusement probable que les collègues et les syndicats de fonctionnaires robots de ce désespéré ne lui ont pas appris ce principe de base qu’énonçait Coluche : « Surtout ne dors pas le matin, sinon tu ne sauras pas quoi faire l’après-midi. »
Le 9
Si je vous dis « comités Théodule », ça vous parle ?
En fait c’est l’expression qu’avait donné le général De Gaulle pour critiquer des comités sans efficacité. Nicolas Sarkozy et François Hollande en ont supprimé quelques uns. Mais Michel Barnier, dans son premier discours à l’Assemblée Nationale, a décidé de dézinguer la plupart des 300 comités Théodule qui restent, ces objets juridiques non identifiés qui traitent de tout : rémunération, débat public, plan, éthique, substances actives, âge du capitaine, etc, et qui, de fait, ne servent à rien à part coûter 30 millions d’euros chaque année aux contribuables.
Bon, au regard des économies à faire, 30 millions c’est une goutte d’eau. Mais, comme disait Coluche, un petit peu plus un petit peu ça peut faire un gros peu…
Ce qu’il faut savoir c’est, qu’à une époque, ces comités étaient le symptôme du manque de courage de notre classe politique. À chaque scandale, à chaque traumatisme public, depuis 60 ans : on crée un nouveau comité ou une commission, qui ne débouche sur aucune proposition concrète et doublonne avec l’administration en place. Ça ne servait qu’à une chose : faire semblant de faire quelque chose. Quand l’heure est grave, on crée un comité. Puis quand l’heure est moins grave, on oublie qu’on l’a créé. Et entre temps, on y a casé les copains, enfin pardon, les anciens ministres dont on ne savait que faire.
Dans la liste on trouve, par exemple, la « Commission supérieure de codification » ou encore « la Commission spéciale de terminologie et de néologie de la chimie et des matériaux »…
Il paraît même qu’un ancien premier ministre s’était réuni avec lui-même, dans les couloirs de Matignon, pour réfléchir à la création d’une commission qui pourrait encadrer les autres commissions. Une sorte de grosse commission, histoire de nous mettre encore plus dans la…mouise…
Michel Barnier a ouvert la bataille des places, et chacun des planqués au sein de ces comités va tout donner pour tenter de sauver sa peau. Je propose que nous encouragions notre Premier ministre. Allez Michou, vas-y, fonces, on est avec toi ! Ferme donc tous ces placards et vire tous les ringards qui sont dedans.
Non mais franchement dans quel pays Vuitton !
Le 16
Vlà les actus…
*Après le chapitre réduction des dépenses, voici celui de l’augmentation des recettes avec une information dont personne ne parle car il ne faut pas fâcher le premier sinistre.
Vous êtes vous aperçus, ami(e)s retraité(e)s du secteur privé de tout, que le montant de votre pension, pour certain(e)s d’entre vous, avait légèrement baissé ce mois-ci alors que l’on nous avait annoncé, à grand renfort de publicité mensongère, qu’elle allait augmenter pour les petites retraites. En fait cette baisse est consécutive à l’augmentation du taux de prélèvement de l’impôt à la source du revenu. Je veux bien mais moi, jusqu’à présent, on ne m’a jamais prélevé les impôts à la source de ma pension, je les règle chaque mois, selon un échéancier savamment concocté par les services fiscaux.
Et pour les non imposables, ça se passe comment alors ?
Moi qui croyais naïvement que le grand Barnier voulait avant tout taxer les particuliers ayant des revenus annuels supérieurs à 500.000€ ainsi que les grandes entreprises multi-millionnaires. Que nenni (comme dirait Joséphine) ! Nous aussi nous allons… trinquer car comme disait Johnny : « Il faut boire à la source, boire à la source, boire à la source du revenu…Il faut boire à la source, boire à la source et on l’aura tous dans le…et on l’aura tous dans le…oui on l’aura tous dans le…Ah que coucou ! »
Pouet !
*Scoop ! Dernière minute !
« Le gouvernement annonce l’annulation du maintien de la suppression des mesures dont l’abandon de la confirmation avait été abrogée… »
Vous avez compris ? Moi non plus…
Le 23
Vlà les actus…
*La semaine dernière j’évoquais la baisse annoncée de 35% du financement alloué au F.S.E.R, Fonds de Soutien à l’Expression Radiophonique, lequel alimente donc les radios associatives, comme RT.L.P, ce qui aura automatiquement un impact sur l’emploi et les activités desdites radios. Cette semaine c’est le Conseil Départemental de la Dordogne qui confirme ce qui était déjà dans les tuyaux, à savoir une baisse, en 2025, de 30% des subventions accordées aux associations sportives et culturelles. Et vlan passe moi l’éponge, comme disait Fernand ! Moi qui ai le plaisir de m’occuper bénévolement de deux associations qui organisent régulièrement des manifestations, notamment des salons du livre, je vais donc devoir réduire la voilure. Désolé je ne pourrai désormais plus vous envoyer dans ma culture.
Circulez, y a plus rien à voir !
Pouet !
* « Les gens sont bêtes et méchants » a dit Pascal.
« Puisque c’est comme ça je vais augmenter la redevance incitative, na ! »
Encore un coup du SMD3 d’esprit pour lutter, parait-il, contre quelques incivilités, qu’il dit. Mais les technocrates gérant cet organisme, qui s’enorgueillit par ailleurs d’être un exemple national, se sont-ils posés les bonnes questions ? Savent-ils que certaines personnes, obligées de faire beaucoup de kilomètres pour trouver une borne accessible, ne peuvent pas faire autrement que de déposer leurs sacs à côté de ladite borne, soit parce qu’elle ne s’ouvre pas, soit parce qu’elle est pleine ?
Peut-être qu’il faudrait vérifier plus souvent le fonctionnement de ces bornes et augmenter la cadence du vidage. Oui, c’est vrai, les dégrations existent mais il y a longtemps que l’on sait que les cons et les fouteurs de merde sont partout et profitent de la situation ! Alors il faudrait voir à ne pas généraliser et faire payer ceux qui jouent le jeu (et ils sont plus nombreux qu’on ne le pense).
Le débat reste ouvert…même quand les bornes sont fermées !
Affaire à suivre, bien sûr !
Le 30
Le gouvernement, qui est sourd comme impôt, veut nous taxer à tire larigo…Et il cherche, il cherche…Il parle d’une taxe sur le sucre, histoire de se sucrer lui-même. Et si on faisait appel à l’histoire, avec un grand H.
Pourquoi dit-on que l'argent n'a pas d'odeur...
Ce proverbe est attribué à l'empereur romain Vespasien, né en l’an 9 et décédé en l’an 79 après JC, alias Jules César, bien sûr, en réponse à son fils Titus qui lui reprochait d'avoir instauré un impôt sur l'urine.
Dans la Rome Antique, l'urine était collectée dans les toilettes publiques afin d'être utilisée par les tanneurs pour dégraisser la laine.
Vespasien eut l'idée d'établir une taxe sur cette collecte. Critiqué par son fils, il lui mit sous le nez des pièces de monnaie en lui demandant s'il était importuné par l'odeur.
Au 19e siècle, les Parisiens appelèrent leurs toilettes publiques des « vespasiennes » en mémoire de cette anecdote.
Et si, afin de renflouer les caisses de l’Etat, le Grand Barnier, qui n’est pas un vieillard maniaque, malgré ce qu’en disent les mauvaises langues, rétablissait cet impôt en France, auquel TOUT le monde (et surtout les incontinents) souscrirait.
Après tout, Pierre de Coubertin ne disait -il pas que « l'important c'est de partir pisser » ?