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Publié le par Patrick FRANCOIS

Chroniques d'Août 2024

7 Août

Si je vous dis « gobelets », vous allez forcément me demander ce qu’il faut gober ! Et bien je vous réponds qu’il s’agit en fait de gobelet, le fameux récipient à bibine que l’on trouve de plus en plus souvent dans les festivals et autres manifestations estivales, notamment.

Figurez-vous que, même s’ils sont désormais consignés, ils ne reviennent pas tous à la buvette d’origine. Et pourquoi donc ?

Parce qu’il y a l’émergence d’une nouvelle race de collectionneurs : les gobeletophiles !

Vu que la consigne est, généralement, égale à 1 euro, ils les gardent et, ma foi, ils ont bien raison de se faire ce petit plaisir, d’autant plus que la plupart comportent un visuel, une photo ou un dessin illustrant l’évènement concerné.

C’est donc un exemplaire unique que tout gobeletophile se doit de posséder. C’est ce que l’on appelle l’effet « collector » !

Résultat inattendu : avis de tempête chez les écolos !

Ils dénoncent cette nouvelle passion car, disent-ils, c’est du plastique qui est stocké dans les placards et les vitrines et le plastique, rappellent-ils, c’est pas bon pour l’environnement…

Laissez-moi rigoler, bande de nazes. Du plastique il y en déjà plein dans la maison : bouteilles, sacs, emballages, film étirable (de lapin), meubles, rideaux, etc…et même du coton tige !

Alors s’il vous plaît, merci et circulez, y a rien à voir !

14 Août

Commençons par le dernier billet de Marc Hanssiel, humoristorien périgourdin, qui gagnerait à être connu, tant ses analyses sont pleines de bons sens. Que nous dit-il cette fois-ci ?

« On m’a posé cet après-midi une question d’orthographe épineuse. J’y ai rapidement répondu, mais après coup, je m’interroge sur la pertinence de ma réponse.

Jugez plutôt : il s’agit d’un problème de marquage au sol dans un parking. Bon, là vous vous dites, où peut bien être le problème ? À moins qu’il ne s’agisse du parking de l’Académie française, la plupart de ceux qui seront amenés à lire le message ne vont pas se poser de questions. Surtout à une époque où l’accord des participes se révèle aussi aléatoire que celui des partis politiques qui prétendent parler d’une même voix.

Mais quand même… Le message est simple, il indique qu’il faut avancer pour sortir.

En 3 mots, ça devient plus délicat. Faut-il écrire AVANCEZ pour sortir, ou AVANCER pour sortir ?… Ah !?… Dans le premier cas, le "Z" d'AVANCEZ sous-entend une injonction qui pourrait être mal perçue par certains qui détestent qu’on leur donne des ordres. Dans un pays comme le nôtre, où la liberté est inscrite sur tous les frontons et gravée dans toutes les mémoires des citoyens chatouilleux sur cet acquis de longue date, on peut aisément tomber sur un individu retors qui s’empressera de reculer afin de bien montrer qu’il ne va pas se soumettre aussi facilement. Voyez les fameux "insoumis" qui font régulièrement la une de l’actualité. Oui, mais dans le second cas, le "R" d’AVANCER, s’il peut être alors considéré comme un conseil courtois, reste finalement comme une suggestion, pouvant laisser croire que, s’il plaît au lecteur de l’information de ne pas le faire, de rester planté là pendant que sa femme part faire les courses, c’est son droit, libre à lui de suivre ce conseil, ou pas !… Alors, que choisir ?

Finalement, après réflexion, je me dis que cela importe peu, car si un conducteur bade trop longtemps devant le conseil en question, il va bien vite en arriver un derrière pour lui mettre un coup de klaxon, et lui crier après avoir baissé sa vitre « Alors, t’avances, eh patate ! ».

L’orthographe capitule, soumise à l’angoisse du temps perdu ! »

 

Merci beaucoup Marc pour cette brillante réflexion qui remet quelques pendules à l’heure et à une prochaine fois !

21 Août

Je suis tombé par hasard sur ce texte. Ma foi tout ce qui y est dit me convient parfaitement et je ne pouvais donc pas ne pas vous le soumettre : 

« Rabelais faisait de l'humour une véritable thérapie. Molière, un grand miroir pour nous soulager du ridicule. Voltaire, une arme redoutable de causticité et d’ironie pour dénoncer les travers anthropologiques, lui ayant valu bien des déboires. Diderot, un pamphlet, savant auxiliaire de son encyclopédisme, expliquant les ressorts occultes du récit et de la production romanesque. Queneau, de vertigineux jeux de mots et de situations cocasses. San-Antonio, un délire de défoulement, hissant, haussant le ridicule improbable au sublime du fait accompli et culturellement justifié, où la dérision devient valorisante.

Ces auteurs sont retenus par la postérité, massivement lus, abondamment commentés, disciplinairement étudiés, enseignés, pris comme repères incontournables de la créativité, comme escales inamovibles de la production littéraire. Car le rire est le propre de l’homme. Mais dans l’absolu, rien ne dit, ne certifie aux humains que leurs animaux de compagnie, leurs objets, et jusqu’aux bactéries et autres virus ne sont pas en train de s’esclaffer devant leurs manies, leurs obsessions, leurs comportements, et surtout leurs méchancetés gratuites allant jusqu’aux sadismes.

L’humour advient quand ces manies et ces comportements sont dénudés par des regards critiques et objectifs, par des attitudes sensées. Et le rire jaillit, biologiquement inexplicable, physiologiquement indescriptible, inextinguible, certaines fois, frôlant la folie, et devenant lui-même fou.

Humorisons donc. Rions. Ecrivons. Produisons. Regardons-nous sans concessions. Et rions encore. »

Et comptez sur moi pour continuer à rire de tout, jusqu’à mon dernier souffle, si j’y arrive.

Alors arrivée d’air chaud !

28 Août

Aujourd’hui je vous propose une savante réflexion de la célèbre Madame Michu, celle là même qui publie régulièrement un billet dans le bulletin trimestriel de l’Académie Alphonse Allais.

Ecoutons-la donc.

Pour le fabuliste, la langue est la meilleure et la pire des choses. Mais j’ai lu avec tristesse qu’une langue disparaît dans le monde tous les quinze jours. À ce rythme, deux mille cinq cents langues mourront en un siècle. Si l’on considère avec l’UNESCO qu’il existe actuellement de par le monde environ sept mille langues, un tiers d’entre elles s’évanouiront, et, avec elles, leurs apports, leurs richesses. Mon immeuble parle plusieurs langues. Le français y domine encore, pratiqué par les autochtones et par quelques étrangers désireux de bonne intégration. D’un étage à l’autre on rencontre des langues de vipère, quelques mauvaises langues, quelques taiseux qui ont un bœuf dessus, d’autres qui, ne l’ayant pas dans la poche, l’ont au contraire bien pendue. Les amoureux y déploient « la langue de velours dans le palais d’amour», comme le chante Pierre Perret dans Les Baisers. Pour le bonheur de chacun. Alors, doit-on se résigner à voir disparaître ce qui nous enchante ? Doit-on envisager à terme une France sans Rabelais, sans Molière ni Madame de La Fayette, sans Voltaire ni Sand, sans Hugo ni Colette, sans Camus ni Beauvoir ? S’il n’y a pas de culture française, serons-nous réduits un jour prochain à parler une mauvaise langue universelle dévoyée et appauvrie, comme cela semble en prendre le chemin ? Résistons ! Interpellons nos politiques, à commencer par nos ministres de la Culture présents ou passés. Dès demain, je vais prendre langue avec Jack. Auparavant, j’aurai abordé le sujet avec mon amant du 4ème gauche. Je peux vous garantir qu’il n’est pas mauvaise langue.

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