Planète Mère 10
Organisation d'une soirée "déconnade" dans la contrée de Séléné où sont hébergés les terriens venus d'Europe.
Extrait :
-Bonsoir, je m’appelle RIGOL.O et je viens de la contrée basse pour animer cette soirée qui, je l’espère, sera riche en histoires drôles et mots d’esprits. Puisque nous avons le plaisir d’accueillir des terriens, je vais donc les laisser commencer. Qui veut bien se lancer ?
Jean Luc, le blagueur fou, ne se fit pas prier deux fois et saisit la balle au bond.
-Je vais vous en raconter une, véridique, qui s’est déroulée il y a 200 ans environ. C’est l'histoire d'une expression connue de tous, mais, malheureusement, très souvent mal orthographiée.
Par un beau jour d'automne 1820, le duc de Mirnouf, passionné par la chasse mais frustré par le maigre gibier qu'il ramenait de ses pérégrinations forestières, imagina qu'il devait être possible de fabriquer un outil apte à lui faciliter la tâche et rendre plus plaisante sa traque des animaux.
Il convoqua tous les artisans de son domaine pour mettre en place un concours relatif à la concrétisation de cette idée et leur laissa deux mois pour fabriquer le plus inventif et le plus efficace des appareils.
A peine une semaine plus tard, un marchand du nom de Marcel Écouille, se présenta au château, clamant à qui voulait l'entendre qu'il possédait ce dont le duc rêvait. Il obtint sans peine une audience auprès du noble seigneur et s'empressa de lui faire la démonstration de sa merveille.
Devant une assemblée dubitative mais curieuse, il sortit de sa poche un minuscule sifflet (un appeau) et le porta à la bouche pour produire un son strident qui aussitôt imposa le silence parmi les personnes présentes.
A peine quelques secondes plus tard, des dizaines d'oiseaux de toutes sortes s'étaient approchés et virevoltaient autour de lui, attirés et charmés par cette étrange mélodie.
Le Duc imagina sans peine le profit qu'il pouvait tirer d'un tel accessoire lors des ses futures chasses. Il s'éclaircit la gorge et ne prononça qu'une seule phrase : - Combien cela va-t-il me coûter ?
Marcel Écouille, sûr de lui, répondit qu'il accepterait de se séparer de son objet en échange de la moitié de la fortune de son interlocuteur.
Cette requête fit sourire l'assemblée mais le duc garda tout son sérieux et accepta la transaction.
La nouvelle fit grand bruit et se répandit vite bien au delà des limites du duché. Un marchand avait vendu un sifflet pour une somme astronomique au Duc qui en paya le coût sans broncher.
Ainsi, cette anecdote a subsisté dans la langue française pour qualifier les objets hors de prix : «Ca coûte l'appeau d'Écouille» (l'appeau est un instrument utilisé à la chasse pour produire un son particulier attirant les oiseaux ou le gibier).
ET NON PAS LA PEAU DES COUILLES ! Un peu de culture ne peut pas faire de mal car c'est un peu comme la confiture, moins on en possède, plus on l'étend !
A suivre...